L’IGF1 est une hormone de croissance qui contrôle la prolifération des cellules dans les tissus. Elle ne fait pas la distinction entre cellules saines et cellules cancéreuses. La concentration en IGF1 dans l’organisme doit être modérée. A noter que l’augmentation de la sécrétion d’IGF1 est nécessaire au processus de cicatrisation.
Le niveau d’IGF1 chez l’adulte baisse avec l’âge, il augmente chez les personnes en surpoids et chez les femmes ménopausées qui suivent un traitement hormonal substitutif et il dépend aussi de l’alimentation !

Dans une étude, on a demandé à 204 hommes et femmes de boire 3 verres de lait par jour comme le recommande le PNNS (Programme National Nutrition et Santé). Leur taux d’IGF1 a augmenté en moyenne de 10 %. De nombreuses études confirment que  les consommateurs réguliers de produits laitiers ont un taux d’IGF1 dans le sang plus important. Cette élévation du taux d’l’IGF1 n’est pourtant pas souhaitable car cela augmente le risque de développer des tumeurs, des cancers !


Comment le fait de boire du lait influence-t’-il le taux d’IGF1 ?

Le lait contient un grand nombre d’hormones femelles (œstrogènes, progestérone) et de facteurs de croissance dont l’IGF1, substances qui sont normalement destinées à favoriser la croissance du veau ! Le taux de ces substances dépend de la période de traite des vaches ; la concentration en IGF1 est maximale lors de la dernière période de gestation. Or, les producteurs de lait utilisent le lait de vache obtenu en majorité pendant cette période car la vache est plus productive.

Lorsque nous buvons du lait, une grande partie de ces facteurs de croissance est digérée mais une petite partie, protégée dans l’intestin par la caséine (principale protéine du lait), parvient à passer dans notre circulation sanguine.

En outre, notre corps produit aussi sa propre hormone de croissance !! Le cocktail d’hormones, de petites protéines, de calcium et d’acides aminés du lait stimule notre propre production d’IGF1 (viandes, poissons et œufs n’ont pas cet effet sur notre taux d’IGF1).
Une expérience sur les souris montre que lorsqu’on leur donne à manger une ration d’IGF1 avec de la caséine ce n’est pas 10 % de l’IGF1 d’origine qu’on retrouve dans le sang mais 70 % ; une association inquiétante !

On peut donc conclure que, lorsque nous consommons des produits laitiers, notre niveau d’IGF1 augmente !

IGF-1 & Lait


Comment des niveaux d’IGF1 élevés augment-ils le risque de cancers ?

Le cancer est initié par des dommages causés à l’ADN, support de notre information génétique. De tels dommages se produisent fréquemment et sont normalement réparés par des protéines spécialisées. Si ce n’est pas le cas, les cellules déviantes sont programmées pour se suicider (phénomène de l’apoptose). Dans le plupart des cancers, diverses causes peuvent entraver ce processus de réparation. L’excès d’IGF1 empêcherait le suicide des cellules cancéreuses en favorisant leur prolifération et leur survie.


Pourquoi le
s cancers hormono-dépendants sont-ils plus fréquents aujourd’hui qu’auparavant ?

On constate que le cancer des testicules a augmenté de 50 % en 30 ans au Canada ; cette augmentation passe à 87 % pour les amateurs de fromage ! L’OMS constate que, dans les pays où l’on consomme le plus de produits laitiers, le nombre de cancers de la prostate y est plus important. De nombreuses études confirment que les gros consommateurs de produits laitiers ont un taux d’IGF1 plus élevé et donc un risque plus élevé de cancer de la prostate (Étude par Edward Giovannuci, spécialiste en épidémiologie des cancers qui regroupe une base de données de 50 000 professionnels de santé. Étude en 2002 faite par les spécialistes du centre international de cancer (Lyon). Étude en 2004 par des chercheurs japonnais qui publient «  la consommation de lait est un facteur de risque de cancer de la prostate « )

L‘explication d’une telle évolution du risque est que le lait consommé aujourd’hui est différent de celui consommé auparavant.
Des chercheurs d’Havard aux États-Unis ont pu analyser des échantillons de lait datant des années passées : le lait actuel contient jusqu’à 10 fois plus d’IGF1 que du lait du milieu du XXème siècle. Ceci est dû à la sélection des vaches les plus productives (sélection génétique) mais aussi l’alimentation actuelle de ces dernières beaucoup plus énergétique qu’auparavant… Une vache donnait 3 à 4 litres de lait par jour alors qu’actuellement sa production dépasse souvent 20 litres par jour.

Alors comment ne pas s’étonner de l’augmentation du risque de cancers hormono-dépendants (cancers du sein et de la prostate…) avec un lait actuel qui renferme des concentrations si élevées d’œstrogènes et de progestérone !