– « Les œufs sont mauvais pour la santé car ils augmentent le taux de cholestérol »

Non, ils sont bons pour la santé. Pour la grande majorité des personnes, ils n’entraînent pas d’élévation du taux de cholestérol et pour les autres personnes, la légère augmentation du mauvais cholestérol (LDL) est largement compensée par l’élévation du bon cholestérol (HDL)! De plus, ils sont une bonne source de protéines, peu onéreuse, contiennent de la vitamine D, A et des oméga 3 (filière « bleu blanc lin »).


– « L ‘œuf gobé cru est une bonne source de protéines »

C’est vrai pour le jaune mais le blanc d’œuf doit être légèrement cuit ou fouetté pour qu’il soit coagulé, sans quoi, les protéines du blanc d’œuf cru ne sont assimilables qu’à 50 % contre plus de 90 % sous la forme cuite ou coagulée.


– « Il faut consommer beaucoup de produits laitiers, riches en calcium, pour avoir des os solides »

Les experts de l’OMS ont déterminé qu’un apport de 520 mg par jour de calcium pour un homme adulte en bonne santé et ayant une alimentation de qualité est nécessaire pour un bon équilibre entre son absorption et son excrétion. Cependant, certains paramètres comme la surconsommation de protéines, de sel et le manque de vitamine D, influent sur nos besoins en calcium>.

Selon les chercheurs, la consommation de laitages posent plusieurs problèmes :

– Ils contiennent une grande quantité de calcium peu assimilable. En effet, il faut savoir que notre corps utilise la forme active de la vitamine D (le calcitriol) produite au niveau du rein, pour contrôler la quantité de calcium que notre corps assimile et excrète ; la vitamine D participe ainsi à notre santé osseuse. Lorsqu’on consomme 3 ou 4 produits laitiers par jour, le niveau de vitamine D active reste durablement bas dans l’organisme. Le corps ne retient alors qu’une petite partie de calcium puis élimine l’excès par les urines augmentant ainsi le risque de calculs rénaux. Une autre partie peut se déposer dans les vaisseaux pouvant entraîner une calcification vasculaire puis des crises cardiaques.

– Ils sont très riches en protéines et en sel, plus particulièrement les fromages, ce qui acidifie notre corps, déréglant ainsi notre équilibre acido-basique. Ce phénomène augmente donc les pertes calciques ce qui peut engendrer sur le long terme l’ostéoporose avec comme principale conséquence la fracture du col du fémur…
En outre, cette acidification entrave le bon fonctionnement de l’enzyme produisant la forme active de la vitamine D. Sachant que cette vitamine calme la production d’ IGF1, hormone qui stimule la multiplication cellulaire, la baisse de vitamine D augmente le risque de développer des tumeurs.

– Mais ce n’est pas tout ! Les produits laitiers sont aussi riches en phosphore. Or, l’excès de phosphore entraîne une baisse de la densité osseuse et ainsi augmente le risque de fracture du col du fémur. On observe un nombre de fractures plus élevé chez les adolescents consommant beaucoup d’aliments riches en phosphore (fromages fondus, céréales complètes, coca-cola, limonades…)

Une étude récente s’est intéressée aux femmes de la Gambie, en Afrique. Cette étude rapporte que, malgré des apports alimentaires moyens en calcium très faibles (environ 195 mg par jour chez l’enfant pouvant atteindre 340 mg selon l’âge contre 800 mg pour la France), les femmes gambiennes ont moins de fractures que les femmes européennes. Les chercheurs ont aussi comparé la densité minérale osseuse et la teneur minérale osseuse des Gambiennes à celle des Anglaises : celles des Gambiennes sont plus faibles, pourtant elles ont moins de fractures ! Les chercheurs précisent bien qu’il n’ y a aucune différence génétique concernant le fonctionnement de l’os entre les Gambiennes et les Anglaises.

Fracture col fémur et produits laitiers

Le calcium des légumes est quant à lui mieux assimilé que celui des laitages. Par exemple, une tasse de brocoli équivaut facilement à un verre de lait.

Quelques sources de calcium : eaux, sésame, sardines, maquereaux, amandes, crevettes, soja, tofu, endives, légumineuses, algues (wakamé…), fruits secs, endives, épinards, cresson, blettes, épinards, poireaux, fenouil, crucifères (choux, brocolis…), figues …

 Conclusion : il ne sert à rien d’augmenter vos apports en calcium en vous gavant de produits laitiers, vos os n’en seront pas plus solides ! Il faut traiter la cause du problème et non les conséquences ; mangez plus de fruits et légumes, diminuez votre consommation en sel, faites attention aux protéines, complémentez-vous en vitamine D et surveillez votre équilibre acido-basique !


– « Les protéines sont dangereuses pour les reins »

Non, il n’y a pas de risque à consommer plus de protéines sauf pour les insuffisants rénaux dont le taux en protéines doit être hautement surveillé. Il faut néanmoins augmenter les protéines progressivement car les reins ont un temps d’adaptation pour filtrer les déchets de protéines.

Des chercheurs ont extrapolé à partir des données recueillies sur l’alimentation de l’homme au Paléolithique leur régime alimentaire ; il aurait consommé 1,7 à 3 g de protéines par kilo de poids corporel et par jour et 4 à 5 fois plus de végétaux de type fruits et légumes que nous à notre époque.
Cela implique que l’on peut consommer une assez grande quantité de protéines si on prend la précaution de manger suffisamment de fruits et légumes afin de ne pas dérégler l’équilibre acido-basique de notre corps.

La limite de toxicité des protéines pour nous humains semble être de 5 g par kilo de poids corporel et par jour. Cette valeur se base sur le « syndrome de la famine du lapin » observé chez les Nunamiuts d’Alaska. Ces derniers pouvaient être amenés pendant les périodes de pénuries alimentaires à se nourrir que de lapins. Une alimentation constituée exclusivement de viande de lapin très pauvre en graisse a pour conséquence une diminution de l’efficacité du foie à métaboliser l’azote apporté par les protéines de cette viande blanche ce qui entraîne une intoxication avec pour symptômes diarrhées, maux de tête, fatigue…