L’ostéoporose est une maladie osseuse qui associe à la fois une diminution de la densité de l’os et des modifications de son architecture interne. L’os est plus fragile et le risque de fractures est plus important.
L’ostéoporose viendrait d’un dérèglement de l’équilibre acido-basique ; ainsi les personnes mangeant beaucoup de protéines animales (laits, yaourts, fromages, viandes), de céréales et de sel ont un risque accru de fractures !
On ne cesse de nous dire l’importance de consommer 3 à 4 produits laitiers par jour pour un apport maximum en calcium nécessaire à la solidité de nos os et pourtant ! Dans de nombreux pays tels que la Suède, l’Allemagne, les États-Unis, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, l’Australie… plus la consommation de lait par personne est élevée, plus le nombre de fractures du col du fémur est grand ! Au contraire, dans certains pays, comme le Nigeria et le Japon où l’on consomme peu de produits laitiers, l’ostéoporose y est plus rare bien que la densité minérale osseuse de ces habitants y soit paradoxalement plus faible que dans les pays occidentaux.
L‘incidence = évaluation statistique du risque pour une personne ou catégorie de personnes de développer une maladie.
Mais y aurait-il des gènes de prédisposition pour l’ostéoporose ?
La comparaison du nombre de fractures du col du fémur entre Hong Kong, ville qui suit une alimentation occidentalisée (laitages, viandes, sel, boissons sucrées…) et la Chine continentale qui a gardé une alimentation plus traditionnelle (riz et autres végétaux…) montre une augmentation de 200 % des fractures du col du fémur entre 1960 et 1999 dans cette ville (il faut savoir qu’en 1999, les États-Unis ont exporté 17 millions de dollars en laitages en Chine continentale et 43 millions de dollars pour la seule ville de Hong Kong !) De même, les femmes asiatiques qui migrent aux États-Unis et consomment ainsi plus de protéines et de laitages ont aussi un taux d’ostéoporose bien supérieur à celles qui sont restées en Asie.
Ainsi on peut en conclure qu’il n’existe pas de gènes de prédisposition à l’ostéoporose. Cependant, de nombreuses études scientifiques indépendantes concluent que plus on consomme de laitages et de viandes, moins nos os sont en bonne santé.
Mais où trouver alors le calcium ?
Il peut être apporté par d’autres sources alimentaires : eaux, sésame, sardines, maquereaux, amandes, crevettes, soja, tofu, endives, légumineuses, algues (wakamé…), fruits secs, endives, épinards, cresson, blettes, épinards, poireaux, fenouil, crucifères (chou, brocolis…), figues…
Des études scientifiques menées sur l’homme au Paléolithique ainsi que l’observation des rares tribus encore existantes de chasseur-cueilleur, montrent que nos ancêtres du Paléolithique n’ont jamais consommé de laitages et n’avaient pas d’ostéoporose ! Leur alimentation fournissait probablement 1500 mg de calcium par jour et même si tout le calcium n’était pas absorbé (à cause d’anti-nutriments présents dans les plantes qui inhibent l’absorption du calcium), ces chasseurs-cueilleurs dont l’âge pouvait dépasser 70 ans, n’avaient pas de problème d’ostéoporose !
Que dire de la densité minérale osseuse ?
La Suède détient le record mondial de fractures d’ostéoporose alors que les suédois ont des os plus lourds que les français et les japonais. Dans l’étude SOF (Study of Osteoporotic Fractures), plus de la moitié des femmes ménopausées qui ont souffert d’une fracture du col du fémur avaient une densité minérale osseuse (score de densitométrie) suffisamment élevée pour ne pas être considérées comme des sujets à risque !
De nombreuses études scientifiques ont finalement montré qu’une densité minérale osseuse plus importante n’était pas forcément un gage de solidité osseuse. D’ailleurs pour prédire les risques d’ostéoporose, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) utilise l’age, le sexe, l’indice de masse corporelle ainsi que l’existence de fractures avant 50 ans, de polyarthrite rhumatoïde, de tabagisme, de corticostéroïdes et la consommation de 2 verres d’alcool par jour mais curieusement l’OMS ne s’intéresse pas à la consommation de laitages et de calcium…
Pourquoi paradoxalement les consommateurs de produits laitiers ont-ils plus de fractures alors que leurs os sont plus denses ?
Les scientifiques ont dégagé deux pistes :
– piste 1 : si on consomme trop de calcium pendant trop longtemps, le corps perd sa capacité à contrôler le mécanisme de régulation du calcium.
En effet, notre corps utilise la forme active de la vitamine D (calcitriol) produite au niveau du rein, pour contrôler la quantité de calcium que notre corps assimile et excrète ; le taux de vitamine D participe ainsi à notre santé osseuse. Lorsqu’il y a trop de calcium dans l’alimentation, le taux de vitamine D diminue, le corps ne retient alors qu’une petite partie du calcium et en élimine l’excès par les urines ce qui augmente ainsi le risque de calculs rénaux. Avec le temps, l’excès de calcium pourrait définitivement perturber ce mécanisme ; on perd alors la capacité à utiliser efficacement le calcium.
– piste 2 : cet afflux de calcium laitier épuise en quelques décennies la capacité de l’os à se renouveler. En effet, il existe un processus de remodelage de l’os, c’est-à-dire que tous les 10 ans, le squelette de l’adulte est régénéré complètement afin d’éviter qu’un tissu trop vieux ne reste trop longtemps dans notre squelette.
Alors comment notre squelette est-il régénéré ?
Le renouvellement de l’os est une tache qui incombe à deux types de cellules spécialisées. Les ostéoclastes détruisent l’os par acidification (résorption osseuse) afin que les ostéoblastes puissent le renouveler en formant la matrice osseuse sur laquelle se dépose le calcium. Mais ces deux types de cellules spécialisées dans le remodelage osseux ont une durée de vie limitée : un ostéoblaste vit 3 mois en moyenne contre 2 semaines pour un ostéoclaste. Pour être efficace, le corps doit donc en permanence réapprovisionner le stock d’ostéoclastes et d’ostéoblastes ! Ces derniers sont renouvelés par des des cellules souches situées dans la moelle osseuse qui, elles aussi, ont une durée de vie limitée. En outre, ces cellules souches peuvent aussi produire des cellules graisseuses. Avec l’âge, elles donnent moins d’ostéoblastes et plus de cellules graisseuses ; les ostéoblastes ne peuvent donc pas être produits à l’infini, il faut donc les préserver !
L ‘ostéoporose est liée a un dérèglement du processus de remodelage de l’os :
– Ostéoporose de type 1 survient après 50 ans. Le remodelage osseux est considérablement accéléré ; les ostéoblastes et ostéoclastes sont produits de manière excessive par les cellules souches ce qui induit le vieillissement prématuré de ces dernières. Il s’installe finalement un déséquilibre en faveur de la résorption osseuse (car les ostéoclastes vivent moins longtemps et sont donc plus vite renouvelés) ; il n’y a donc plus assez d’ostéoblastes pour former l’os nouveau.
– Ostéoporose de type 2 liée à l’âge qui intervient plus tard. C’est cette dernière qui fait le plus de dégâts. Les cellules souches, en donnant moins d’ostéoblastes et plus de cellules graisseuses, ne permettent pas à l’os nouveau de se former faute de nouveaux ostéoblastes.
Pourquoi en consommant des produits laitiers ne fait-on pas de vieux os ?
Les laitages renferment des protéines parmi lesquelles une hormone de croissance, l‘IGF1. Selon les chercheurs, cette hormone stimule la prolifération des ostéoblastes (régénération osseuse). Parallèlement, les protéines des produits laitiers (surtout des fromages) induisent une charge acide importante qui stimule les ostéoclastes (résorption osseuse) ; les protéines dérèglent ainsi notre équilibre acido-basique (ce qui n’est pas le cas pour les végétaux). En effet le calcium contenu dans nos os participe à la neutralisation de l’acidité de notre corps. Cette résorption osseuse entraîne aussi par effet de couple une stimulation des ostéoblastes ; si l’os est « dégradé », il faut le reconstruire.
On peut retenir que les produits laitiers favorisent le remodelage osseux.
Ainsi, le fait de consommer des laitages dans la première partie de notre vie induit une augmentation de la densité minérale osseuse via les ostéoblastes. Cela pourrait paraître avantageux mais ce remodelage osseux sollicite beaucoup trop l’activité des cellules souches qui ne devraient normalement pas produire autant d’ostéoblastes lors de notre jeunesse. Ainsi le capital « cellules souches » s’épuise avant l’heure ! En effet, ces cellules souches devraient être ménagées pour garder leurs compétences lorsque le corps en a vraiment besoin lorsqu’on vieillit et lors de la ménopause pour les femmes.
Les laitages augmentent donc les risques d’ostéoporose de type 1 et 2 car dans ces deux cas les ostéoblastes manqueront dans la deuxième partie de la vie ! Vouloir donc absolument créer un pic minéral osseux vers l’âge de 30 ans, c’est prendre le risque d’accélérer le renouvellement des ostéoblastes et donc de contribuer à l’épuisement avancé de nos cellules souches. Commenceriez-vous une course d’endurance par un sprint ?!
La consommation de laitages après la ménopause et chez les personnes âgées est-elle souhaitable ?
Ce n’est pas conseillé ! Les graisses de laitages contribuent à la formation de cellules graisseuses à partir des cellules souches à la place des ostéoblastes ! Sans oublier que les laitages acidifiants contribuent à augmenter la résorption osseuse.
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